mardi 16 août 2011

L’Elysée a raison d’être inquiet après le 15 août 2011




Le président Nicolas Sarkozy a-t-il interrompu ses vacances d’été uniquement pour assister à un rebond technique des bourses européennes ? La réalité est que le problème de la dette française constitue maintenant un problème immédiat pour les marchés internationaux, bien plus grave que l’abaissement de la note de la dette américaine. Le dollar n’a pas été affecté par cette décision de Standard and Poor’s, mais l’euro, c’est une autre affaire ! Car la dégradation de la note de la dette française impacterait dramatiquement l’euro. Quand les bourses américaines ont plongé, en début de semaine dernière, de nombreux investisseurs ont afflué vers le Trésor américain, signe que le pessimisme n’était pas au plus bas pour les Etats-Unis. Par contre, les problèmes de liquidités concernant les dettes européennes sont si conséquents maintenant, que l’idée fait son chemin selon laquelle l’Allemagne et la France ne disposent pas de liquidités suffisantes pour renflouer tout le monde au sein de la zone euro. (Cliquer pour lire la suite.) A chaque grande réunion européenne, on assure que tous les problèmes sont résolus et que le navire Europe va pouvoir voguer en pleine mer dans la sérénité. Puis une nouvelle dégradation survient et la houle redevient dangereuse.
Madrid et Rome auront besoin de plus de 700 milliards d’euros pour financer leurs déficits courants et payer la dette venant à échéance en 2012. Les « forces de marchés » reconnaissent ce fait et ont imposé des coûts d’emprunt plus lourd pour les deux pays. En conséquence, les banques espagnoles et italiennes vendent massivement des obligations, rachetées par la BCE. Ces actions de la BCE sont sans issue et ont des conséquences sur les liquidités du marché interbancaire. En outre, la France arrive à un endettement très proche désormais des 90% du PIB, que Carmen Reinhart, de l’Institut Peterson, et Kenneth Rogoff, de Harvard, jugent « dangereux ». « Un niveau qui constitue un sérieux frein à la croissance économique ». D’ailleurs, cette analyse se trouve renforcée par l’annonce d’une croissance anémique pour la France. Finalement, selon la presse américaine, la France est quasiment KO et seule l’Allemagne se trouve présente sur le pont pour essuyer la tempête. Mais voilà le problème : combien même l’Allemagne aurait toute la bonne volonté possible pour éponger les autres pays défaillants de l’Union européenne, elle n’en a pas les moyens. C’est bien pour cette raison que ses représentants ont annoncé que l’Allemagne ne verserait pas un euro supplémentaire dans le FESF. Voilà pourquoi on peut sérieusement douter d’un rebond durable des marchés, car la France est déjà dans la lunette de tir des forces de marché avec lesquelles notre cher président a été si complaisant depuis plusieurs trimestres.

Source: alterinfo


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